Seniors

Maladies entraînant la perte de la capacité de marcher

Certains troubles neurologiques n’épargnent aucune tranche d’âge, mais leur fréquence augmente nettement après 65 ans. La dégénérescence progressive de certaines cellules nerveuses ne s’explique pas toujours par le vieillissement seul. Les atteintes vasculaires, souvent silencieuses, peuvent compromettre les fonctions motrices sans alerter immédiatement l’entourage. Un simple déséquilibre ou une faiblesse musculaire persistante révèle parfois des pathologies sous-jacentes ignorées. L’apparition de ces troubles modifie durablement le quotidien, tout en exposant à des risques supplémentaires comme les chutes.

Quand la marche devient difficile : comprendre les causes chez les seniors

Les troubles de la marche chez les seniors poussent de nombreux patients à consulter. Avec l’âge, les risques s’accumulent, les signes se manifestent clairement : ralentissement de la cadence, démarche hésitante, besoin d’écarter les pieds pour garder l’équilibre. Ces manifestations amènent à interroger la santé neurologique, musculaire ou vasculaire. Un examen clinique rigoureux, associé à une écoute attentive du patient, éclaire la cause des difficultés et oriente vers la meilleure prise en charge.

Certaines maladies responsables de la perte de la marche sont bien identifiées. Les atteintes du système nerveux central restent parmi les plus redoutées : maladie de Parkinson, hydrocéphalie à pression normale, ou séquelles d’accident vasculaire cérébral. Après un tel accident, la faiblesse d’un membre ou un pied tombant empêchent d’avancer normalement. D’autres conditions, comme des maladies neuromusculaires ou la chorée de Huntington, s’ajoutent parfois à cette liste.

Mais la perte de la marche n’est pas uniquement d’origine neurologique. Dénutrition, problèmes cardiaques ou effets secondaires de certains traitements peuvent aggraver la situation. Pour repérer la cause, il est nécessaire de connaître la date d’apparition, le contexte et la présence éventuelle de troubles cognitifs. L’IRM vient souvent compléter les examens. Observer finement la démarche, la pose du pied, le mouvement des jambes donne souvent des indices précieux pour ajuster le suivi.

Quels impacts sur la vie quotidienne et comment limiter les risques de chute ?

Perdre la capacité à marcher bouleverse chaque aspect du quotidien. L’autonomie s’effrite, les déplacements deviennent difficiles, et la peur du faux pas s’installe. Il suffit parfois d’une première chute pour ébranler la confiance. Très vite, on assiste à un repli progressif, une diminution de l’activité physique, jusqu’à l’apparition d’un syndrome post chute. L’isolement n’est plus très loin, la qualité de vie s’altère, et un déménagement en institution peut finir par s’imposer.

Pourtant, il n’y a pas de fatalité à la chute chez les seniors. Avec quelques aménagements, le quotidien peut redevenir plus sûr. L’espace de vie doit être repensé : passages bien dégagés, tapis fixés, barres d’appui à portée dans la salle de bain. Un bon éclairage, des chaussures fermées et adaptées, des détails qui font la différence.

Quelques leviers concrets existent pour sécuriser davantage la vie de tous les jours :

  • L’utilisation d’aides techniques comme des cannes, déambulateurs ou orthèses ajustées apporte une aide précieuse à de nombreux profils.
  • Faire le point grâce à une évaluation gériatrique aide à déceler d’éventuels troubles cognitifs ou une faiblesse musculaire jusqu’ici passée inaperçue.
  • Mettre en place une rééducation rapidement, dès l’apparition d’une première chute ou d’un ralentissement de la marche, limite le risque d’aggravation.

Une diminution de la vitesse de marche ou une sensation de pieds qui collent au sol doivent être signalées au médecin traitant. De nombreuses recommandations insistent sur le suivi rapproché passé 65 ans, période durant laquelle le risque de chutes grimpe. Prévenir demande une implication coordonnée entre proches, soignants et adaptation du logement.

Jeune femme avec des cannes dans un parc en marchant

Des solutions concrètes et des conseils pour retrouver confiance dans ses déplacements

Aider au retour de la marche, ce n’est pas juste installer une canne ou déplacer quelques meubles. Le kinésithérapeute intervient avec méthode. Exercices ciblés, renforcement musculaire, travail sur l’équilibre : chaque intervention s’adapte à la personne, à sa réalité. L’ergothérapeute vient en appui, étudiant les gestes du quotidien pour proposer des ajustements pratiques, du choix d’un mobilier ajusté à l’organisation de la salle de bain.

Pour certains, les orthèses plantaires, de cheville ou de genou, aident à stabiliser la marche, tout spécialement lorsque le pied ou une articulation montrent des faiblesses. Leur succès repose sur un réglage précis et le travail collégial de toute l’équipe médicale. Prévenir les chutes, cela passe aussi par l’apprentissage de gestes sûrs pour se lever ou se déplacer à son rythme.

Conserver une bonne vitesse de marche et améliorer la coordination nécessitent de bouger, idéalement grâce à une marche régulière adaptée aux capacités de chacun. Les conseils d’un psychomotricien ou la participation à des ateliers collectifs redonnent confiance, surtout après une chute, quand l’appréhension freine les élans.

Si les progrès peinent à venir, une orientation vers une clinique de soins médicaux et de réadaptation permet d’envisager une prise en charge complète, toujours sous la supervision d’un gériatre. Pour avancer, il faut souvent un jeu d’équipe : professionnels du soin, proches, patient, tous œuvrant ensemble à rétablir l’équilibre, sur tous les plans.

Redonner la marche, c’est redonner l’envie d’aller de l’avant. Un pas assuré, une porte franchie, et le quotidien retrouve une autre saveur. Parfois, il suffit d’un élan pour retrouver l’horizon.