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Impact d’Internet sur la santé : analyse et conséquences

Sept heures d’écran par jour. Le chiffre s’impose, sans détour, et explose tous les compteurs : en France, en 2023, les adultes ont passé en moyenne plus de sept heures par jour devant un écran, soit une envolée de 24 % en à peine cinq ans. L’Organisation mondiale de la santé ne s’y trompe pas : l’utilisation excessive d’Internet s’invite aujourd’hui dans la liste des nouveaux risques pour la santé, mentale comme physique. Les recommandations médicales se multiplient, alertant sur des effets à long terme, surtout chez les plus jeunes, alors que les campagnes de prévention peinent à suivre la cadence effrénée des usages numériques.

Internet et santé : quels effets des écrans sur notre quotidien ?

Pas besoin d’aller bien loin pour voir les conséquences d’une utilisation intensive des écrans. L’accès permanent à l’information transforme la manière dont chacun s’informe, travaille, échange. Les réseaux sociaux font partie de la vie quotidienne, mais ces nouveaux terrains du lien social recèlent leur part d’ombre : sentiment d’isolement, mises en comparaison constantes, cyberharcèlement. Les effets se multiplient.

Les dernières données dessinent une réalité nuancée en France : selon l’âge, le niveau d’études ou le genre, le rapport à Internet se réinvente. Les jeunes et les enfants, en particulier, se retrouvent en première ligne. Leur équilibre mental se trouve fragilisé par la pression sociale et cette avalanche continue de contenus impossibles à suivre.

Aujourd’hui, plusieurs tendances méritent d’être mises en avant pour comprendre l’envers du décor :

  • Inégalités sociales : l’accès aux outils numériques et la capacité à en comprendre les usages varient fortement selon le milieu d’origine.
  • Sédentarité renforcée : les heures passées assis devant un écran sont directement prélevées sur l’activité physique, entraînant bien souvent des effets tangibles sur le corps.
  • Mutation des échanges : la conversation en ligne prend parfois le pas sur le dialogue en face à face, ce qui bouscule structurellement les relations.

À force de naviguer dans un océan d’informations, un paradoxe flagrant émerge : la connaissance circule à toute vitesse, mais les risques pour la santé montent en flèche. Médecins et spécialistes multiplient les alertes : il devient urgent d’interroger nos usages et d’ouvrir la discussion, au sein des familles comme dans les espaces collectifs. Les pouvoirs publics commencent à s’emparer de la question, mais la problématique va bien au-delà du domaine médical : elle touche l’école, le travail, la vie en société tout entière.

Fatigue, troubles du sommeil, anxiété : la face cachée de l’usage numérique

Le temps passé devant les écrans bat de nouveaux records, et plus particulièrement chez les jeunes et les enfants. Plus de la moitié des adolescents en France témoignent déjà de conséquences négatives liées à l’exposition continue aux écrans. L’accumulation d’études démontre clairement l’association entre usage problématique des outils numériques et troubles du sommeil. Même chez les plus jeunes, la coupe du repos n’échappe pas à la tendance : la lumière bleue diffusée par les écrans met à mal la fabrication de mélatonine, repoussant l’heure d’endormissement.

Certains publics, notamment les femmes et les adolescents, semblent particulièrement vulnérables. Les symptômes ne trompent pas : anxiété persistante, fatigue qui dure, irritabilité bien réelle. On observe également une augmentation de la consommation de substances psychoactives, utilisée comme échappatoire face au manque d’énergie ou au sentiment de lassitude.

Plus concrètement, les personnes surexposées à Internet rencontrent souvent ces situations :

  • Fatigue visuelle : douleurs aux yeux, maux de tête, vision parfois brouillée, signes qui deviennent presque familiers chez ceux qui restent connectés plusieurs heures d’affilée.
  • Santé mentale : les sautes d’humeur, les épisodes d’anxiété, voire de découragement, se multiplient sous la pression sociale et l’excès de contenus angoissants.
  • Sommeil grignoté : chez les jeunes adeptes d’écrans après 21h, la durée du sommeil diminue en moyenne d’une heure par nuit.

L’état de la santé mentale des jeunes s’impose comme un terrain d’alerte majeur. Les professionnels font le lien entre temps connecté et fréquence des troubles anxieux. Oui, l’usage abusif des écrans devient clairement un facteur de risque dans la balance de l’impact d’Internet sur la santé.

Comment préserver son bien-être face à l’omniprésence des écrans ?

La littératie numérique occupe désormais une place centrale pour contenir les dérives de l’usage intensif d’Internet. Que l’on soit médecin, éducateur ou parent, chacun porte une responsabilité pour transmettre des réflexes adaptés, reconnaître une source fiable en ligne et déjouer la tentation des contenus anxiogènes. L’éducation aux médias est devenue une nécessité à tous les âges.

Le niveau d’études, tout comme le parcours scolaire, joue sur la façon d’intégrer des habitudes numériques prudentes. Plus le niveau d’enseignement est élevé, plus la vigilance grandit : c’est pourquoi il devient stratégique d’accompagner les publics les plus à risque. À l’échelle européenne, la Commission européenne et le RGPD serrent progressivement la vis sur la sécurité des données, particulièrement celles liées à la santé. Que l’on soit patient ou professionnel, il faut désormais veiller à la protection et à la circulation des dossiers médicaux en ligne.

Quelques mesures concrètes peuvent véritablement aider à prendre du recul sur les usages numériques :

  • Prendre soin de s’accorder des plages sans écran, surtout le soir, afin de faciliter l’endormissement et profiter d’un repos de meilleure qualité.
  • Favoriser les rencontres et discussions directes, en famille ou avec les proches, pour entretenir des relations plus riches et moins virtuelles.
  • Demander conseil à un professionnel de santé si un doute persiste sur la santé internet ou sur la gestion des données personnelles.

Peu à peu, la société française, à l’image de ses voisines, s’adapte à ces profondes mutations : la réglementation évolue, des dispositifs d’accompagnement émergent. Les professionnels du secteur avancent pas à pas, à l’affût des déséquilibres mais toujours portés par l’ambition de conjuguer numérique et santé. Reste ce défi collectif : garder la maîtrise de nos usages digitaux avant qu’ils ne prennent définitivement la place du pilote.