Maladie

Facteurs nuisibles au système respiratoire et leurs impacts

La pollution atmosphérique tue prématurément plus de sept millions de personnes chaque année, selon l’Organisation mondiale de la santé. L’exposition quotidienne à certains contaminants, même à des niveaux inférieurs aux seuils réglementaires, peut aggraver des pathologies chroniques ou déclencher des troubles respiratoires insoupçonnés.

Certains polluants domestiques échappent encore aux contrôles systématiques. La coexistence de facteurs extérieurs et intérieurs renforce l’impact cumulatif sur l’organisme, compliquant l’identification des sources principales et l’évaluation des risques réels.

Quels sont les principaux facteurs nuisibles pour le système respiratoire ?

La liste des facteurs nuisibles au système respiratoire s’allonge d’année en année. La pollution atmosphérique urbaine, complexe et insidieuse, concentre des substances qui s’infiltrent partout. Les particules fines (PM2,5 et PM10), minuscules, traversent sans difficulté les barrières naturelles des voies aériennes pour s’installer dans les poumons. Leur provenance ? Un mélange de trafic routier, chauffage au bois, activités industrielles et même les épandages agricoles, tous responsables d’oxydes d’azote (NOx) et de dioxyde de soufre (SO₂).

À ce cocktail s’ajoutent les composés organiques volatils (COV), émis par les solvants, peintures, colles ou produits ménagers. Certains d’entre eux, notamment les hydrocarbures aromatiques polycycliques, sont identifiés comme cancérogènes par le CIRC. Les substances chimiques croisent alors la route des polluants biologiques : spores de moisissures, pollens, bactéries. Dès qu’une pièce présente un problème d’humidité, les champignons prolifèrent, aggravant l’exposition à long terme.

Voici les principaux polluants à surveiller et leurs origines :

  • Particules fines : issues du trafic, du chauffage, de l’industrie.
  • Oxydes d’azote (NOx) et dioxyde de soufre (SO₂) : émis essentiellement par les moteurs et installations de combustion.
  • Composés organiques volatils (COV) : présents dans de nombreux produits du quotidien.
  • Moisissures : favorisées par une humidité excessive, responsables de réactions allergiques et de gênes respiratoires.

Des concentrations élevées de ces agents, notamment en milieu urbain, mettent à mal les capacités respiratoires. Les interactions multiples entre polluants chimiques et biologiques brouillent la compréhension des risques sanitaires. Pour y voir clair, il faut croiser les expertises : mesurer, surveiller, documenter chaque source de pollution et ses effets potentiels sur la santé.

Pollution de l’air : des impacts concrets sur la santé respiratoire

Vivre en ville, c’est accepter de respirer chaque jour un mélange de polluants qui ne laissent plus de place au doute sur leurs effets. Les particules fines, oxydes d’azote et composés organiques volatils agressent les bronches sans relâche, multipliant les symptômes respiratoires : toux persistante, gêne, respiration sifflante. Santé publique France estime que la pollution atmosphérique contribue à plus de 40 000 décès prématurés par an, l’équivalent d’une ville moyenne rayée d’un trait.

Les enfants, dont les poumons n’ont pas encore atteint leur maturité, subissent de plein fouet cette réalité. L’exposition répétée favorise la survenue de l’asthme, augmente le risque et la fréquence des crises, et aggrave les troubles déjà présents. Chez les adultes, on observe une recrudescence des complications pour les maladies respiratoires chroniques comme la BPCO lors des pics de pollution ; les hospitalisations progressent d’autant.

L’Institut Pasteur de Lille et l’OMS pointent clairement le lien entre exposition prolongée à la pollution et apparition de maladies respiratoires chroniques, voire de cancer du poumon. Pour les personnes les plus fragiles ou âgées, la dégradation de l’état de santé peut s’accélérer. La pollution de l’air ne se contente pas de provoquer une irritation passagère : elle s’infiltre, modifie durablement la fonction pulmonaire et perturbe le système cardio-vasculaire.

En France, et plus largement en Europe, les chiffres sont concordants. Les données collectées par les agences nationales et internationales le montrent : la qualité de l’air pèse lourd dans le risque de maladies respiratoires.

Des gestes simples pour améliorer la qualité de l’air chez soi

Rafraîchir l’air intérieur chaque jour, même par temps froid, reste la méthode la plus efficace pour limiter l’accumulation de polluants intérieurs. Dix minutes d’aération suffisent à renouveler l’air, à faire sortir les composés organiques volatils issus des meubles, des produits ménagers ou des peintures. L’OMS encourage vivement ce réflexe, en particulier dans les chambres d’enfants, particulièrement vulnérables aux problèmes respiratoires.

Maintenir une humidité relative entre 40 et 60 % permet de freiner la prolifération des moisissures et des acariens, deux adversaires redoutés des voies respiratoires. Un hygromètre, accessible à tous, permet de contrôler ce taux. Si l’humidité grimpe, il est conseillé d’aérer plus souvent ou d’utiliser un déshumidificateur. À l’inverse, lorsque l’air devient trop sec, poser un bol d’eau sur un radiateur aide à restaurer l’équilibre.

Mieux vaut limiter l’usage des bougies parfumées, encens et aérosols, qui diffusent des particules fines et irritent les bronches. Mieux vaut opter pour des produits d’entretien étiquetés sans COV ni parfums ajoutés, afin de réduire l’exposition aux polluants chimiques non nécessaires.

Pour aller plus loin, voici quelques mesures simples à adopter au quotidien :

  • Entretenez régulièrement la ventilation mécanique (VMC).
  • Ne fumez jamais à l’intérieur.
  • Vérifiez l’absence de moisissures dans la salle de bains et la cuisine.

Ces habitudes simples, appliquées jour après jour, changent la donne. Un environnement intérieur sain, c’est déjà une pression en moins sur le système respiratoire, surtout pour les plus jeunes et les plus sensibles. Les gestes du quotidien tracent une ligne de défense discrète mais redoutablement efficace contre l’invisible.