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La forêt amazonienne, véritable poumon de la Terre et ses rôles écologiques

Près de 390 milliards d’arbres répartis en 16 000 espèces différentes forment un réseau biologique unique sur la planète. Malgré une superficie couvrant seulement 5 % des terres émergées, cette région influence la régulation climatique mondiale et accueille plus de 10 % de la biodiversité connue.

L’équilibre hydrique de l’Amérique du Sud dépend directement de la stabilité de cet écosystème, dont le fonctionnement interne reste en partie méconnu. Les perturbations récentes révèlent la fragilité d’un système longtemps considéré comme inépuisable.

La forêt amazonienne, un écosystème unique au cœur de l’équilibre planétaire

Imposante et fascinante, la forêt amazonienne s’étale sur près de 5,5 millions de km², traversant le Brésil, le Suriname, le Guyana, la Bolivie et d’autres pays sud-américains. Nourrie par le fleuve Amazone et ses innombrables affluents, elle compose une immense mosaïque végétale. Des sous-bois denses jusqu’aux cimes vertigineuses, chaque strate déborde de vie, illustrant une diversité d’espèces inégalée sur Terre.

Ici, le terme réservoir de biodiversité prend tout son sens. L’Amazonie concentre environ 10 % des espèces connues, qu’il s’agisse de mammifères, d’oiseaux, d’amphibiens ou de plantes endémiques. Les chiffres impressionnent : la forêt amazonienne rassemble près de 390 milliards d’arbres répartis en 16 000 espèces. Cette profusion permet à la vie de s’adapter sans cesse, créant de nouvelles niches écologiques au fil des changements climatiques.

Mais la forêt tropicale ne se résume pas à son foisonnement d’espèces. Surnommée le poumon de la planète, elle régule l’humidité sur tout un continent. Chaque jour, elle libère des milliards de litres d’eau, modelant les précipitations jusque dans les Andes. L’Amazonie agit ainsi comme une vaste régulatrice du climat sud-américain, tout en influençant la circulation atmosphérique à l’échelle mondiale.

Pour mieux comprendre les fonctions majeures qu’elle assure, voici ce qui caractérise cette forêt hors normes :

  • Biodiversité remarquable, véritable socle de la résilience écologique
  • Régulation du climat grâce à d’intenses échanges d’eau et de chaleur
  • Stockage du carbone dans la biomasse, freinant l’augmentation du dioxyde de carbone dans l’air

L’équilibre de cet écosystème repose sur une multitude d’interactions. Chaque arbre, chaque espèce joue sa partition dans la stabilité du tout. Le moindre dérèglement peut provoquer une onde de choc bien au-delà des frontières du bassin amazonien.

Quels sont les rôles écologiques majeurs de l’Amazonie aujourd’hui ?

La forêt amazonienne s’impose comme un acteur clé dans la régulation des grands équilibres de la planète. Première mission, la production d’oxygène. Même si le rôle précis de l’Amazonie sur l’oxygène global fait débat, la photosynthèse à l’œuvre dans ses milliards d’arbres renouvelle sans cesse l’air que respirent humains et animaux.

Autre mission phare : l’absorption du dioxyde de carbone. Ici, la capacité de l’Amazonie à stocker d’immenses quantités de carbone à travers sa biomasse pèse dans la balance climatique. Ce mécanisme contribue à limiter la concentration de gaz à effet de serre dans l’atmosphère et compense, au moins en partie, les émissions mondiales croissantes.

Impossible d’ignorer le cycle de l’eau. Grâce à l’évapotranspiration, la forêt libère des volumes d’eau colossaux, essentiels aux précipitations régionales et jusqu’aux plaines argentines. Ce circuit hydrique conditionne la stabilité du climat sud-américain et nourrit les écosystèmes voisins.

S’ajoute la fonction de refuge. La forêt amazonienne protège une diversité d’espèces animales et végétales dont beaucoup restent à découvrir. Cette capacité à abriter une biodiversité aussi foisonnante crée un rempart contre l’effondrement écologique et assure la survie de millions d’organismes.

Menaces et enjeux : pourquoi préserver le poumon vert de la Terre est fondamental

Désormais, la forêt amazonienne navigue en eaux troubles. La déforestation avance à un rythme alarmant, en particulier au sein de l’amazonie brésilienne. Selon l’INPE (Institut national de recherche spatiale), près de 11 000 km² de forêt ont disparu en 2020, en grande partie sous la pression d’une agriculture galopante et d’activités illégales. Dans le Mato Grosso, les cultures de soja et les pâturages grignotent la forêt, chamboulant l’équilibre de tout l’écosystème.

Les répercussions ne tardent pas : la réduction de la canopée limite la capacité de l’Amazonie à assurer la circulation de l’eau. Les épisodes du phénomène El Niño exacerbent la sécheresse, et la résilience de la forêt s’amenuise. Les travaux menés par Philippe Ciais (CEA) et l’équipe de Jean-Pierre Wigneron (INRAE) mettent en garde : le réchauffement climatique pourrait transformer l’Amazonie en source nette de carbone, renversant l’équilibre mondial.

La pression ne s’arrête pas là. La biodiversité recule à mesure que des milliers d’espèces perdent leur habitat, parfois de façon irrémédiable. Le WWF et d’autres défenseurs de la nature tirent la sonnette d’alarme : un point de rupture se profile, où la forêt pourrait céder la place à une savane appauvrie.

Voici les principaux dangers qui pèsent aujourd’hui sur l’Amazonie :

  • Déforestation rapide, observée par l’INPE
  • Effets aggravés par El Niño et la hausse des températures mondiales
  • Menaces sur la biodiversité et les équilibres régionaux

Si la forêt amazonienne vacille, c’est tout un pan de la vie sur Terre qui menace de s’effondrer. Reste à savoir si l’humanité saura inverser la tendance ou contempler, impuissante, la disparition de ce géant vert.